The cultural center of Saint Pierre de Montmartre unveils the fantastic world of men and trees of Po-Chun Liu for the summertime.
Author/Renaud Kaepplin 1
Saint Pierre de Montmartre’s cultural center, located just across from the Sacré Coeur, is unique. It is located to the right of the little medieval church from the late Middle Ages and features numerous areas that contribute to its particular character and liveliness. On one side, a spectacular covered area welcomes works of various size; on the other, a planted lawn of around 800 m2 is visible, which is unique on Montmartre’s slope. The solid and compact secular stone contrasts with the carpet of grasses, whose dense and obedient density bends with the seasons.
Similarly to how an expression in China urges the five stages of happiness to approach the house’s porch (五福臨門), Po-Chun Liu plants five characters along a strategically and continuously thought line over space. At five meters in height, each giant will remind us at an intimate level of our being that we exist in a variety of ways. Simultaneously, a bell worn on the breast completes the sound beats, possibly representing the joy of being in a place where the bells of the many churches work as a language, chanting the hours of the day and lunar activities.
Their strength and transparency unite these five exceptional beings. Their inherent complexity remains imposing: whether humans or trees are composites of the elements that give them their significance, they are possessed by a force of bulk that even the most filiform ones, like cut paper reflections, recall to two of Po-Chun Liu’s fellow artists. The first, Béatrice Coron of Lyon, has spent several decades in New York, where she has regularly shown her steel sculptures in various American locations. The second, Virginia Tentindo, the doyenne of Montmartre’s Bateau-Lavoir, is a sensualist surrealism movement’s emblematic figure. Both have an affinity for sculpting, which complements Po-Chun Liu’s work. These three creators have the same sense of universality that gives their works life, regardless of the location for which they were formed, thought for, or within which they would organically interweave and whisper the personal meaning of its existing.
On the other hand, Po-Chun Liu’s sculpture is not a civic, urban piece, but rather a reminder of land art that has strayed from the lands and been stripped of its core, primary parts to coexist in other spheres of existence. While admiring the amazing landscapes that will convert the inside space of the galleries into an astonishing greenhouse, we like to think of Yves Tangut, another surrealist creative who lived in the area, or Salvador Dali’s trees, whose close museum… Who knows whether, by chance, a sculpture by Po-Chun Liu will not stay in the French capital in commemoration of the years he spent savoring the pleasure of these shapes, which provide so many ways to celebrate the City and Nature.
1. Renaud Kaepplin, graduated from the Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (Paris) is the director of communications at the cultural center Saint Pierre de Montmartre.
Le centre culturel de Saint Pierre de Montmartre révèle les hommes et les arbres fantastiques de LIU P’O-CHUN le temps d’un été
Par Renaud Kaepplin 1
Le centre culturel de Saint Pierre de Montmartre, sis face au Sacré Cœur, est doté d’un espace unique. A droite de la petite église médiévale datant du bas Moyen-Age, il déploie plusieurs espaces qui lui donnent tout son caractère unique, toute sa vie. Ainsi apparaît, d’une part, un espace d’exception, couvert, qui accueille des œuvres de différentes dimensions, et, de l’autre, un lieu de quelque 800 m2, une pelouse plantée, unique, sur cette butte de Montmartre. La pierre séculaire, forte et compacte jouxte le tapis constitué par ces graminées dont la densité drue et obéissante se plie au cycle des saisons.
Un peu comme en Chine une expression incite les cinq bonheurs à s’approcher du porche de la maison (五福臨門), Liu P’o-chun va camper cinq personnages déployés et envisagés selon une ligne stratégique et continue au fil de cet espace. Chaque géant, du haut de ses cinq mètres, rappellera à un endroit intime de sa personne qu’il existe de différentes façons, tandis qu’une cloche située à même le thorax devient le complément de battements sonores, peut-être la traduction du plaisir d’être en un tel lieu où les cloches des différentes églises valent un langage qui scande les heures du jour et des activités lunaires.
Force et transparence se partagent ces cinq êtres hors du commun. Leur complexité intrinsèque reste imposante : que les êtres, les arbres soient des conglomérats d’éléments qui leur donnent toute leur importance, ils sont habités par une force de masse que même les plus filiformes, tels des reflets de papier découpé, renvoient à deux de ses consoeurs, l’une, Béatrice Coron, Lyonnaise expatriée à New-York depuis plusieurs décennies où elle ne cesse de déployer ses sculptures en acier au sein de différentes villes américaines, l’autre, Virginia Tentindo, la doyenne du Bateau-Lavoir de Montmartre et la représentante du courant surréaliste sensualiste, montrent, toutes deux, un attrait de la sculpture complémentaire des œuvres de Liu P’o-chun. Ces trois créateurs ont le même sens de l‘universalité qui, nécessaire à leurs œuvres, leur donne vie, quel que soit le lieu pour lequel elles auront été conçues, pensées, ou bien, au sein duquel, très naturellement, elles viendront s’imbriquer pour lui susurrer la signification intime de son être.
La sculpture de Liu P’o-chun n’est pas pour autant une œuvre civile, citadine, elle rappelle plutôt un land art qui se serait égaré hors les contrées, qui se serait fait déposséder de leurs éléments fondamentaux, primaires, pour investir à l’unisson d’autres lieux de vie. Au fil des paysages fantastiques qui vont transformer l’espace intérieur des galeries en une serre extraordinaire, on se plaît à penser à Yves Tangut, autre créateur surréaliste qui a hanté les lieux ou bien aux arbres de Salvador Dali dont le musée est tout proche. Qui sait si, par un heureux hasard, une sculpture de Liu P’o-chun ne va pas rester dans la capitale en mémoire de ses années passées à y savourer le plaisir de ces formes qui sont autant de façons de célébrer la Ville et la Nature.
1. Renaud Kaepplin, diplômé de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (Paris) est directeur de la communication au centre culturel de Saint Pierre de Montmartre.